Chacun des X participants (nous étions 9) donne un mot au hasard. À vous d’imaginer un récit dans lequel ces mots joueront leur rôle.
Récit en 15 lignes maximum.
Toutes les histoires sont les bienvenues : prose ou vers, comédies ou drames express.
À vous de jouer!
Voici les 9 mots donnés par les participants à la séance d’atelier du 18 février: divinité; percolateur; barbituriques; censure; crypte; gambader; pape; parabole; bouée
Proposez-nous votre propre texte en commentaire à cette page!
— C’est Meunier du service Marketing, il te demande quelle divinité on pourrait faire graver sur les percolateurs. Il sait que tu as fait des études de Lettres classiques, avant l’épisode des barbituriques et ta reconversion dans l’industrie… Non, un satyre, ça ne passera pas la censure, tu parles! Ils vont tous croire que c’est une fine allusion au directeur financier qui a été surpris l’an dernier en galante compagnie dans la crypte du Panthéon. Lui pensait être discret, mais tous les touristes l’ont vu gambader et il a fini au poste!… Ah ça te fait marrer… Je ne voudrais pas être plus catholique que le pape, mais c’est pas bien de nuire à l’image de marque de la boîte. Alors envoie-leur ton satyre à la con, et là, si tu peux entendre cette parabole, ils te débarqueront en s’arrangeant pour ne pas avoir à te payer la bouée de sauvetage.
« Un aigle royal qui voulait voler et pourquoi pas gambader librement dans le pays de ses rêves se retrouva bloqué au fin fond d’une crypte, sous l’action cruelle de quelque mystérieuse divinité. Ce fut une torture qui commença alors pour le vieil animal. Il se sentait oppressé, tel un grain de café au fond d’un percolateur diabolique.
L’entité qui l’avait emprisonné là, à force de censure, l’empêchait de crier sa détresse. La situation s’aggrava. Nul sauveur, nulle bouée pour le sortir de là.
Alors l’aigle rusé osa s’en prendre à cette infâme divinité. Préoccupée par ses conflits avec d’autres dieux, celle-ci ne vit pas l’aigle s’avancer discrètement vers elle et lui enfoncer sans crier gare un tube entier de barbituriques dans le gosier. Une fois son geôlier profondément endormi, l’aigle pris la fuite et put alors mener la vie dont il rêvait depuis toujours. »
C’est avec cette parabole que le 11 février 2013 le pape Benoît XVI annonça sa démission à tous ses cardinaux.
Il est de ces personnes qui font divinité de leur percolateur pensant qu’il est le meilleur anti-barbituriques qu’elles puissent trouver pour affronter leur existence. Faire face à la censure, ne pas somnoler et sortir de cette crypte féconde pour laisser gambader ses idées… prendre un café. Payer en monnaie de pape et oublier ces jolies paraboles, parler librement. Se rendre soudain compte que la machine est cassée, se noyer dans sa tasse, sans savoir que non loin de là, une bouée est lancée, ou peut-être juste demandée…
Bien sûr que tout le monde est au courant! Tous les matins et tous les soirs, trois costauds le gavent de barbituriques. Au début, on l’enfermait dans une crypte mais il est inoffensif désormais, vous pensez bien! La nuit, il parait qu’il anonne des psaumes et des paraboles, dans le désordre évidemment. Aux beaux jours, on le voit gambader dans les jardins sous l’oeil désinteressé des gardes. Ceux-là, avec le ballet des satyres et des mafieux qui se joue devant eux, je peux vous dire qu’ ils ont perdu le sens du sacré. La populace n’y voit que du feu, la censure sait y faire! Vous savez comme ils sont, il leur faut une divinité, même pathétique, à ces pouilleux. Pour ceux qui réfléchissent, on trouve toujours une solution. J’ai des gars assez imaginatifs! Le syndicaliste a été fini la gueule dans dans percolateur et le chevelu a essayé de traverser la Méditerranée à la nage, avec des menottes mais sans bouée! Allez, avec ou sans pape, la vie reste une comédie italienne. On parle beaucoup de l’inauguration des nouveaux jeux au Colisée…